Aller au contenu

Alain Duhamel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Alain Duhamel
Alain Duhamel en 2009.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (84 ans)
CaenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Alain Maurice Jacques DuhamelVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Rédacteur à
Père
Michel Duhamel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Yvonne Bosquet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Jean-François Duhamel (d)
Patrice Duhamel
Dominique Castéra (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
France Duhamel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Arnaud Duhamel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Amélie Oudéa-Castéra (nièce par la sœur)
Alexandre Duhamel (neveu par le frère)
Benjamin Duhamel (neveu par le frère)
Jean Duhamel (d) (neveu par le frère)
Nathalie Saint-Cricq (belle-sœur)
Richard Castéra (d) (beau-frère)
Frédéric Oudéa (neveu par alliance)
Didier Sicard (beau-frère par alliance)
Marie-Noële Sicard (d) (belle-sœur)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions

Alain Duhamel, né le à Caen (Calvados), est un éditorialiste, journaliste politique et essayiste français.

Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis 2012 et de l'Académie de Nîmes depuis 2015.

Jeunesse et études

[modifier | modifier le code]

Alain Duhamel naît en 1940 à Caen. Son père, Michel Duhamel, et son grand-père sont médecins[1]. Il a deux frères et une sœur :

Son père est catholique et démocrate chrétien, tandis que sa mère est une radicale et laïque[2].

Il suit ses études à l'Institut d'études politiques de Paris, dont il est diplômé (section Service public, promotion 1962[3]). Il est également titulaire d'un diplôme de 3e cycle[Lequel ?] en science politique[4].

Il se marie le avec France Boeswillwald[5], professeure agrégée de musique et cheffe d'orchestre (Orchestre Montaigne) ; il est le père de deux enfants[2], Arnaud et Valérie. Il est devenu par l'intermédiaire de sa belle-famille protestant[6].

Il n'a aucun lien de parenté avec le politologue Olivier Duhamel[2].

En 1963, il devient chroniqueur au Monde[2] et en 1992, à Libération.

[à développer] Parallèlement à ses activités dans la presse écrite, il est connu pour avoir animé ou coanimé plusieurs émissions télévisées consacrées à la politique : À armes égales (de 1970 à 1973 sur la première chaîne de l'ORTF), Cartes sur table sur Antenne 2 (de 1977 à 1981), l'émission de débat Mots croisés de à avec Arlette Chabot[7], Question ouverte (de 2001 à 2006), et enfin 100 minutes pour convaincre (de 2002 à 2005) sur la même chaîne. Il a animé en 1974 le débat télévisé du second tour de l'élection présidentielle française qui opposait Valéry Giscard d'Estaing à François Mitterrand en compagnie de Jacqueline Baudrier et celui de 1995 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin en compagnie de Guillaume Durand, et l'émission L'Heure de vérité sur France 2 (en 1995). Sa présence à deux reprises aux débats du second tour, notamment celui de 1974, qui est le premier à opposer deux candidats finalistes à l'élection présidentielle française, font de lui un pionnier des débats politiques à la télévision.

Il devient chroniqueur à la radio sur France Culture et sur Europe 1 (de 1974 à 1999) puis éditorialiste politique sur RTL (à partir de 1999)[8].

Pendant la campagne précédant l'élection présidentielle de 2007, il a montré son opposition à la candidature de Ségolène Royal[9] avant sa nomination comme candidate du PS. Par ailleurs, ses apparitions sur France 2, notamment sa participation à l'émission À vous de juger, ont été suspendues entre et l'élection en avril à la suite de la diffusion sur Internet d'une vidéo où devant des étudiants de l'Institut d'études politiques de Paris, il précise qu'il va voter François Bayrou[10],[6].

À partir de , outre ses interventions sur RTL, il débat aussi sur la station toutes les semaines face à Jean-Michel Aphatie (Le face à face Aphatie-Duhamel)[11]. En , il fait partie du jury de l'émission Qui veut devenir président ? sur France 4[12].

Après quatorze ans de chroniques politiques matinales sur RTL, il passe à la rentrée 2013 dans la tranche d'information 18-19 heures animée par Marc-Olivier Fogiel sur la même station[8]. Il possède sa propre rubrique intitulée Face à Duhamel, dans laquelle il débat avec un panel de personnalités aux différentes sensibilités, dont Sophia Chikirou, Natacha Polony, Aurélie Filippetti et Eugénie Bastié dans l'émission 19h Ruth Elkrief (19 h - 20 h) présentée du lundi au jeudi par Alain Marschall[13] et Olivier Truchot sur la chaîne BFM TV.

Le , il annonce prendre sa retraite en [14].

Autres fonctions

[modifier | modifier le code]

Il a enseigné à l'IEP de Paris[15],[16].

Il est membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis le [17].

Il est membre de l'Académie de Nîmes depuis le [18].

Selon Acrimed, Alain Duhamel fait partie des journalistes qui travaillent « en faveur des intérêts des différentes fractions de la classe dominante » ; il avait qualifié les mobilisations sociales contre le plan Juppé de 1995 de « grande fièvre collective »[19]. En 1996, Pierre Bourdieu critique l'omniprésence de Duhamel dans tous les médias français, et le présente comme un « invité permanent »[20].

Le mensuel Le Monde diplomatique a critiqué sa partialité en faveur du « oui » au référendum sur la constitution européenne de 2005[21] et en fait un symbole d'une « élite omniprésente » dans les médias[22].

Alain Duhamel est l'un des journalistes critiqués par le film documentaire français sorti en  : Les Nouveaux Chiens de garde, lui-même tiré de l'essai homonyme de Serge Halimi paru en 1997, qui explore les collusions entre les médias français et le pouvoir politique et économique français[23].

En 2008, l'historien israélien Simon Epstein publie Un paradoxe français - Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance[24]. Il consacre un chapitre entier à François Mitterrand et juge l'ouvrage d'entretiens que celui-ci a coécrit en 1969 avec Alain Duhamel[25] : « Ma part de vérité, dans ses parties autobiographiques, est un livre essentiel pour qui étudie la dissimulation en politique et le mensonge en histoire. » Epstein vise la manière dont François Mitterrand cherche à occulter, avec « l'infinie mansuétude d'Alain Duhamel », sa proximité avec l'extrême droite avant la guerre.

Prises de positions

[modifier | modifier le code]

En 2007, il soutient François Bayrou comme candidat à la présidence de la République, ce qui entraîne une réaction de France Télévision qui le suspend de l'antenne[26].

En février 2020, il se prononce contre l’utilisation de pseudonymes sur Internet. À ce sujet, il déclare qu’il faut « se battre contre l’anonymat parce que c’est ce qui fait ressortir mécaniquement ce qu’il y a de pire chez chacun, on le sait bien, il suffit de se rappeler les guerres »[27].

Afin de lutter contre la haine en ligne, il déclare que « vis-à-vis de Twitter comme vis-à-vis des hébergeurs, la seule solution ce sont des amendes massives, de dizaines de millions »[27].

Résumé de carrière

[modifier | modifier le code]

Publications

[modifier | modifier le code]
  • Ma part de vérité (entretiens avec François Mitterrand), Fayard, 1969.
  • La République giscardienne. Anatomie politique de la France, Grasset, 1980.
  • La République de monsieur Mitterrand, Grasset, 1982.
  • Les Prétendants, Gallimard, 1983.
  • Le Complexe d'Astérix. Essai sur le caractère politique des Français, Gallimard, 1985.
  • Le Ve Président, Gallimard, 1987.
  • Les Habits neufs de la politique, Flammarion, 1989.
  • De Gaulle-Mitterrand. La marque et la trace, Flammarion, 1991.
  • Les Peurs françaises, Flammarion, 1993.
  • La Politique imaginaire. Les mythes politiques français, Flammarion, 1995 (Prix de l'essai de l'Académie française).
  • François Mitterrand, portrait d'un artiste, Flammarion, 1997.
  • Une ambition française, Plon, 1999. (Prix du livre politique).
  • Derrière le miroir. Les hommes politiques à la télévision, Plon, 2000.
  • Les Prétendants 2007, Plon, 2006.
  • La Marche consulaire, Plon, 2009.
  • Cartes sur table, Plon, 2010, avec son frère Patrice Duhamel.
  • Portraits souvenirs. 50 ans de vie politique, Plon, 2012.
  • Une histoire personnelle de la Ve République, Plon, 2014.
  • Les Pathologies politiques françaises, Plon, 2016.
  • avec Édouard Balladur, Grandeur, déclin et destin de la Ve République, éd. de l'Observatoire, 2017.
  • Journal d'un observateur, éd. de l'Observatoire, 2018.
  • Emmanuel le Hardi, éd. de l'Observatoire, 2021.
  • Le Prince balafré, éd. de l'Observatoire, 2023.

Parcours à la radio

[modifier | modifier le code]

Sauf indication contraire, les assertions de cette section sont sourcées dans la section « Biographie » du présent article

Animateur à la télévision

[modifier | modifier le code]

Décorations

[modifier | modifier le code]
  • Grand officier de la Légion d'honneur Grand officier de la Légion d'honneur depuis le [28].
    • Il a été décoré de la Légion d'honneur en , puis promu commandeur en [29],[30].
    • Décret du 12 juillet 1996 - JO du 14 juillet 1996 page 10633, Monsieur Duhamel (Alain, Maurice, Jacques) est nommé chevalier de la légion d'Honneur. Il reçoit les insignes de son grade le 9 octobre 1996.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Hervé Hamon et Patrick Rotman, Les Intellocrates : Expédition en haute intelligentsia, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-03948-2, lire en ligne)
  2. a b c et d Anne Fulda, « Alain Duhamel, l'éternel observateur », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous »,‎ 16-17 janvier 2021, p. 36 (lire en ligne).
  3. « Alain Duhamel », sur sciences-po.asso.fr.
  4. LesBiographies.com, « LesBiographies.com - moteur de recherche biographique », sur lesbiographies.com (consulté le ).
  5. Who’s Who in France : : dictionnaire biographique, Éditions Jacques Lafitte, .
  6. a et b « Un coup sur la tranche », in Le Nouvel Observateur no 2540, semaine du 11 juillet 2013, pages 28-29.
  7. Mots Croisés sur tvmag.com
  8. a et b Enguérand Renault, « Alain Duhamel quitte la matinale de RTL », sur lefigaro.fr,
  9. « Pour dire les choses comme elles sont, rien dans l’itinéraire de Ségolène Royal au PS ne lui valait un statut de présidentiable et rien dans les fonctions officielles de second rang qu’elle avait occupées au gouvernement ne la prédestinait ni même ne la préparait à une candidature, en tout cas pas le bilan qu’elle y avait laissé. » Alain Duhamel : Les Prétendants 2007, Plon, 2007 (ISBN 978-2-259-19856-1)
  10. Source : dépêche AFP du 15 février 2007
  11. (fr) « Aphatie - Duhamel : le débat », sur teleobs.nouvelobs.com,
  12. (fr) Kevin Boucher, « "Qui veut devenir président ?" sur France 4, à la recherche des futurs talents de la politique », sur PureMédias,
  13. « Migaud-Muller, Misrachi, Levy, Chikirou, Polony, Filippetti : BFMTV a finalisé sa grille de rentrée », sur ozap.com (consulté le )
  14. « Le journaliste français Alain Duhamel annonce qu’il va prendre sa retraite. », sur Le Soir, (consulté le )
  15. Vincent de Gaulejac, Clarisse Lecomte et Nicole Aubert, Itinéraires de chercheurs, Harmattan, (ISBN 978-2-343-03175-0, lire en ligne)
  16. Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde, Raisons d'agir, (ISBN 978-2-912107-26-8, lire en ligne)
  17. « Alain Duhamel élu à l’Académie des sciences morales et politiques », sur www.dna.fr, (consulté le ).
  18. « academiedenimes.org/_/liste-ac… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  19. Denis Souchon, « Ces chiens de garde qui ne sont pas nouveaux », Acrimed.org, (consulté le )
  20. Pierre Bourdieu, Sur la télévision, 1996.
  21. Contre les tsunamis, votez « oui » au référendum ! Le Monde diplomatique, février 2005
  22. Un journalisme de révérence Le Monde diplomatique, février 1995
  23. La vengeance d’Alain Duhamel, juge de Serge Halimi Acrimed, janvier 2000
  24. Simon Epstein, Un paradoxe français - Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, Paris, Albin-Michel, , 622 p. (ISBN 978-2-226-17915-9)
  25. Bruno Jeudi, « Duhamel: "Mitterrand séduisait les journalistes" », Le Journal du Dimanche,‎ (lire en ligne)
  26. « Duhamel vote Bayrou », L'express, (consulté le )
  27. a et b Marc Rees, « Affaire Griveaux : le mauvais débat sur l'anonymat », sur Next INpact, (consulté le )
  28. « Décret du 13 juillet 2016 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  29. Légions d’honneur pour journalistes et dirigeants de médias (4) Acrimed, 5 janvier 2005
  30. Légion d'honneur : Lilian Thuram, Costa-Gavras et Alain Duhamel parmi les promus de Pâques Le Point, 31 mars 2013

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Patrick Cabanel, « Duhamel, Alain », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2020, p. 307-308 (ISBN 978-2-84621-288-5)

Liens externes

[modifier | modifier le code]