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Daniel Defoe

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Daniel Defoe
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Daniel Defoe (National Maritime Museum, Londres).
Nom de naissance Daniel Foe
Naissance Vers 1660
Londres
Drapeau de l'Angleterre Royaume d'Angleterre
Décès
Moorfields (Cité de Londres)
Drapeau de la Grande-Bretagne. Royaume de Grande-Bretagne
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Anglais
Genres

Œuvres principales

Daniel Defoe ([dᵻˈfəʊ]) ou Daniel de Foë[1], de son vrai nom Daniel Foe, est un aventurier, commerçant, agent politique et écrivain anglais, né vers [2] à Londres et mort le dans la Cité de Londres. Il est notamment connu pour être l’auteur de Robinson Crusoé et de Heurs et malheurs de la fameuse Moll Flanders. Il serait également celui se cachant derrière le nom du capitaine Charles Johnson, mystérieux auteur de l'ouvrage Histoire générale des plus fameux pirates publié en 1724, mais cette hypothèse est contestée[3].

Daniel Defoe est probablement né sur Fore Street à Londres, dans la paroisse de St. Giles du borough Cripplegate[4]. La famille de Daniel Defoe[5] est originaire des Flandres. Son père, James, qui tient une boutique de chandelles dans le quartier populaire de Cripplegate, est un protestant, membre d'une église puritaine, les presbytériens. En 1673, il confie l’éducation de son fils au révérend Charles Morton (en), qui dirige près de Londres une institution privée à Newington Green, académie dissidente qui le prépare à la carrière de ministre presbytérien[6].

Entrepreneur à partir de 1682, Daniel Defoe s'occupe de diverses affaires pendant vingt ans : commerce (bonneterie de gros, tuilerie), spéculation, politique. Il fait faillite à plusieurs reprises, ce qui lui vaut plusieurs séjours en prison, comme la prison de la Fleet le 29 octobre 1692 après une faillite retentissante (17 000 livres de dettes)[7].

Appartenant au parti des whigs et des non-conformistes, il combat dans plusieurs pamphlets virulents le gouvernement impopulaire de Jacques II d'Angleterre, et prépare de tout son pouvoir la Glorieuse Révolution de . Il jouit de quelque faveur auprès de Guillaume III d’Orange, et obtient alors des emplois lucratifs. Il propose à Robert Harley, comte d’Oxford et speaker de la chambre des Communes, un projet de services secrets, l’ébauche d’une police politique qui donnerait au gouvernement un état de l’opinion publique.

Mais sous le règne de la reine Anne, il est condamné en au pilori et à la prison pour avoir écrit Le plus court chemin pour en finir avec les dissidents, un pamphlet contre l’intolérance de l’Église anglicane[8]. Il publie, depuis la prison de Newgate, la Weekly Review, une revue d'actualité qui a une grande diffusion, entre et et finit par être éditée trois fois par semaine dès .

Mémorial réalisé par Samuel Horner et érigé en l'honneur de Defoe grâce à une souscription du journal Christian World au cimetière de Bunhill Fields de Londres où il fut inhumé.
Mémorial réalisé par Samuel Horner et érigé en l'honneur de Defoe grâce à une souscription du journal Christian World au cimetière de Bunhill Fields de Londres où il fut inhumé.

Une fois que Defoe a retrouvé sa liberté, Harley l'envoie dans tout le pays durant l’été 1704 sous le pseudonyme d’Alexander Goldsmith. Deux ans plus tard, le même Harley lui confie la tâche capitale de travailler à l’union de l’Écosse et de l’Angleterre. Il s’agissait de se rendre à Édimbourg pour préparer les négociations pour l’union des parlementaires anglais et écossais. Defoe, presbytérien comme beaucoup d’Écossais, devient rapidement un « ami de l’Écosse » et réussit dans cette mission. D’autres missions lui seront confiées par la suite en tant qu’agent secret. Il organisera l’infiltration réussie des jacobites, les partisans des Stuarts, qui conspirent pour la restauration de cette maison. C’est lui également qui avertira en 1717 le ministre Charles Townshend, de l’imminence d’une insurrection dans laquelle est impliquée la Suède. Mais des pamphlets lui ayant attiré de nouveau la disgrâce, il fut alors dégoûté de la politique et ne s’occupa plus que de littérature.

Son roman le plus célèbre, Robinson Crusoé (), raconte la survie d'un naufragé sur une île déserte. Il se serait inspiré de l'aventure d'Alexandre Selkirk, un marin écossais qui aurait débarqué sur l'île inhabitée de Más a Tierra (archipel Juan Fernández) où il a survécu de à . D'autres sources évoquent cependant l'histoire d'Henry Pitman comme inspiration pour le récit[9].

Il publie dans les quinze dernières années de sa vie plusieurs ouvrages originaux qui obtiennent pour la plupart beaucoup de succès : L'Instituteur de famille, , qui a connu une vingtaine d’éditions ; la Vie et les Aventures de Robinson Crusoé,  ; la Vie du capitaine Singleton ; Histoire de Duncan Campbell, — de Moll Flanders, — du colonel Jack, — de Roxana ; Mémoires d’un cavalier, - ; Histoire politique du Diable,  ; Système de magie, .

Defoe écrivit un récit sur la grande peste de à Londres, Journal de l’année de la peste (1720)[10], Mémoire d’un cavalier, et une histoire picaresque, Moll Flanders (1722) sur la chute et la rédemption finale d’une femme seule dans l’Angleterre du XVIIe siècle. Elle apparaît comme une prostituée, bigame et voleuse, commettant l’inceste, mais parvient à garder la sympathie du lecteur. Un personnage comparable est dépeint dans Lady Roxana ou l'Heureuse Catin.

Ses nombreux livres sont des témoignages précieux sur le développement économique, social, démographique et culturel de l'Angleterre et l'Écosse du tournant des années 1700.

Robinson Crusoé a été traduit dans un grand nombre de langues. La première traduction française, par Thémiseul de Saint-Hyacinthe et Justus van Effen, paraît dès mais la plus fidèle traduction française reste probablement celle de Mme Amable Tastu, publiée en . C'est cependant celle de Pétrus Borel qui connaît, jusqu'en 2020, le plus grand nombre de rééditions.

Daniel Defoe meurt le . On ne connaît pas la cause de son décès.

  • Essais sur divers projetsAn Essay upon Projects, 1695 ou 1697 : très en avance sur son époque, D. Defoe y prônait l’éducation « des femmes et des filles » ;
  • L'Anglais bien néThe True-born Englishman, 1701 : pamphlet ;
  • The History of the Kentish Petition, 1701 ;
  • La plus courte façon d'entrer en dissidenceThe Shortest Way with the Dissenters, 1702 ;
  • L'Hymne au piloriHymn to the pillory, 1703 ;
  • L'OrageThe Storm, 1704 ;
  • Histoire de l'UnionHistory of the Union, 1709 ;
  • Robinson CrusoéThe Life and Strange Surprizing Adventures of Robinson Crusoe, of York, Mariner (Robinson Crusoe), 1719 : le roman s'inspire de la vie d'un marin écossais, Alexandre Selkirk, abandonné à sa demande sur une île déserte (Archipel Juan Fernández) au large du Chili, en 1705 (ce qui avait alors suscité une vive indignation en Grande-Bretagne) ;
  • Mémoires d'un CavalierMemoirs of a Cavalier, 1720 ;
  • Captain Singleton, 1720 ;
  • Heurs et malheurs de la fameuse Moll FlandersThe Fortunes and Misfortunes of Moll Flanders (Moll Flanders), 1722 : inspiré par un personnage historique, « Moll la coupeuse de bourse » ;
  • Journal de l'Année de la peste (en)A Journal of the Plague Year, 1722 : un compte rendu fictif de la grande peste de Londres de 1665, vécue par Henry Foe, l'oncle de Daniel Defoe alors que ce dernier n'était âgé que de cinq ans.
  • Colonel Jack, 1722 ;
  • Lady Roxana ou l'Heureuse CatinThe Fortunate Mistress, 1724 : histoire d'une aventurière de grand chemin ;
  • A Tour Through the Whole Island of Great Britain, 1724-1727 ;
  • The Complete English Tradesman, 1725-1727 ;
  • Satan's Devices; Or, The Political History of the Devil, Ancient and Modern, 1726 ; réédition, Davies & Eldridge, 1829, dessins de G.M. Brighty, gravures de T. Wallis
  • Robinson Crusoé, éditions illustrées :

Autres œuvres attribuées

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Notes et références

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  1. C'est le nom qui apparaît dans une illustration et une page de l'édition française publiée en 1836 par Borel et Varenne. Le nom est aussi écrit De-Foe sur le monument du cimetière de Bunhill Fields.
  2. Daniel Defoe sur EU Universalis.fr
  3. (en) Arne Bialuschewski, « Daniel Defoe, Nathaniel Mist, and the "General History of the Pyrates" », The Papers of the Bibliographical Society of America 98,‎ , p. 21-38 (lire en ligne)
  4. (en) Christopher Hibbert, Ben Weinreb, John Keay et Julia Keay, The London Encyclopaedia, Londres, Pan Macmillan, , 1120 p. (ISBN 978-0-230-73878-2, lire en ligne), p. 304
  5. Daniel de Foë (trad. Pétrus Borel), Robinson Crusoé, Paris, Francisque Borel et Alexandre Varenne, (lire en ligne), pages iii et iv
  6. Jean Béranger, Les hommes de lettres et la politique en Angleterre de la révolution de 1688 à la mort de George Ier, Faculté des lettres et sciences humaines, , p. 28.
  7. (en) Richard West, The life & strange surprising adventures of Daniel Defoe, HarperCollins, , p. 52.
  8. Emmanuelle Peraldo, Daniel Defoe et l'écriture de l'histoire, Champion, , p. 391.
  9. Chloé Leprince, « Découvrez l'histoire vraie derrière Robinson Crusoé », sur France Culture, (consulté le )
  10. Santiago Artozqui, Chronique d’une autre épidémie, En attendant Nadeau, 28 mars 2020, en ligne.
  11. (en) Arne Bialuschewski, « Daniel Defoe, Nathaniel Mist, and the "General History of the Pyrates" », The Papers of the Bibliographical Society of America 98,‎ , p. 21-38 (lire en ligne)

Bibliographie

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Liens externes

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