C'est mignon, très dans l'air du temps, assez creux, forcément décevant vu la floppée de Goodreads award amassés mais la cibLu avec plaisir en 20min.
C'est mignon, très dans l'air du temps, assez creux, forcément décevant vu la floppée de Goodreads award amassés mais la cible a 25ans de moins que moi. ...more
Mais enfin c'est nul !! Le dessin est bâclé, laid, inexpressif et mal colorisé L'histoire est d'une pauvreMiaou !!! (miaulement d'incrédulité absolu) !
Mais enfin c'est nul !! Le dessin est bâclé, laid, inexpressif et mal colorisé L'histoire est d'une pauvreté de mots abyssale, n'a aucun sens, n'est pas drôle mais parvient tout de même à être moralisatrice (manger les chats c'est mal) et de droite (à la fin les chats regrettent d'avoir abandonné leur maitre et le confort de leur vie d'intérieur). Les critiques, allant d'assassine à mitigée sont étonnamment bienveillantes. Afin d'assumer complètement l'escroquerie, l'autrice et son éditeur ont mis un prix de vente à 15 balles. ...more
"1984" fut écrit en 1949 alors qu'Orwell assistait à la naissance d'un monde divisé en deux blocs Est / Ouest. Il imagina une Angleterre uchronique, d"1984" fut écrit en 1949 alors qu'Orwell assistait à la naissance d'un monde divisé en deux blocs Est / Ouest. Il imagina une Angleterre uchronique, dystopique et totalitaire, rattaché au bloc de l'Eurasia perpétuellement en guerre avec l’Estasia et/ou l’Océania.
Je n'ai jamais lu ce classique des classiques et son passage dans le domaine public en 2021 a donné lieu à plusieurs adaptation dont celle de Coste. Je découvre profite celle de Coste et suis surpris que les plus de 400 pages originelles aient été traduits en si peu de mots.
On ressent par contre à chaque case l'atmosphère oppressante, déshumanisée, la désincarnation des individus, gris, formatés. Réduites à des ombres.
A l'image de Big Brother qui réduit le langage et la pensée de sa population, Coste limite ses couleurs au primaire : blanc, noir, bleu, rouge, jaune. la puissance évocatrice des images est monstrueuse, on a davantage l'impression de passer d'un tableau à un autre dans une gallerie de musée que de regarder des bulles de BD.
On ne s'attache pas facilement au héros tant sa réalité reste éloignée de la notre. Il est pourtant lancé dans la quête la plus universelle : trouver un sens à sa vie. On s'attache progressivement, lorsque Winston achète un presse-papier en corail parce qu'il est beau et inutile et surtout dans le tiers le plus marquant, horrifiant, la torture physique et psychologique. L'histoire d'amour quoique pivot au roman est survolée, on a du mal à comprendre comment Winston tombe amoureux d'une étrangère.
Les passionnantes pages consacrées à la novlangue explorent le lien entre les mots et pensée. Le pouvoir totalitaire en place utilise la novlangue pour contrôler la pensée et limiter la liberté d'expression. Elle est conçue pour éliminer les concepts en supprimant les mots qui les représentent.
Ce language inventé m'a rappelé le nadsat de "A clockwork Orange" même si ses fonctions sont différentes.
Si Orwell avait prophétisé à raison, la déshumanisation de la société, l'appauvrissement de la langue et la surveillance généralisée, son concept de Big Brother symbolisant "une concentration morbide" s'est effacé devant l'éclatement des surveillances par chacun d'entre nous. Hier le "Vu du 12/10/23 : La fin et les moyens" passait un extrait de 1970 dans lequel Romain Gary anticipait déjà cet éclatement de la société.
"La guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force"...more
Moi assassin est bien le choc que suggère sa couverture. Violence gratuite et cruauté légitimée par l'art s'étalent crument sur 130 pages ! Le lecteurMoi assassin est bien le choc que suggère sa couverture. Violence gratuite et cruauté légitimée par l'art s'étalent crument sur 130 pages ! Le lecteur devient voyeur des assassinats et explorateur de la psychée de son héro psychopathe.
Une BD exigeante narrativement, dissertant sur l'art, la beauté, la cruauté, le goût de tuer et la puissance dans un style très académique. Le scénario qui suit le parcours de ce prof d'université tueur en série s'accompagne d'un arc secondaire sur le nationalisme et la rivalité Espagne vs Pays basque / ETA dont je n'ai pas compris l'intérêt. On m'a offerte cette BD mais je ne la conserverai pas. Un peu comme les tableaux chez notre héros, je n'ai pas envie de l'avoir chez moi. Cela ne veut pas dire qu'elle soit réussie, il s'agit même d'un vrai tour de force de créer un roman graphique aussi maitrisé et difficile à reposer (je l'ai fini à 01:20 du matin) malgré son amoralité, son absence d'happy ending, ses personnages auxquels il est difficile de s'identifier et son monochrome noir enrichi d'une couleur unique : le rouge sang. Ce choix renforce l'oppression et le malsain ressenti à la lecture. J'ai été moins convaincu par le trait et ses personnages peu expressifs....more
Faut-il pour dénoncer l'absence de nuance et la stupidité de la société, être aussi cliché dans sa narration ?
Est-il très moral pour dénoncer la stratFaut-il pour dénoncer l'absence de nuance et la stupidité de la société, être aussi cliché dans sa narration ?
Est-il très moral pour dénoncer la stratégie du "faire Peur" Itéléien des médias, de créer une BD dans laquelle TOUT semble aller mal ?
Faut-il dénoncer une addition aux smartphones et réseaux sociaux des ados avant de conclure avec une vidéo de son ado qui amasse enfin des milliers de likes ?
Comment peut-on créer une BD de 135 pages avec seulement trois personnages sans parvenir avec aucun d'entre eux à sortir des clichés ? (l'autrice pousse la caricature jusqu'à faire Amalia trier les ordures directement dans la poubelle de ses voisins)
Est-ce que prendre des vacances est une solution au patriarcat et la charge mentale que subie Amelia ? Est-ce que la BD offre à aucun moment une conversation un tant soit peu profonde à son couple ?
Est-ce raisonnable lorsqu'on crée une BD qui dénonce le culte de la performance, le capitalisme et l'agro industrie d'offrir une réponse aussi bobo et illusoire qu'un "retour aux sources" à base de fougère qu'on regarde pousser et d'une fabrication de pain artisanal qu'il suffirait de laisser reposer deux jours ?
Comme son héroïne ado, Aude Picault n'aura pas la moyenne....more
Un but louable pour un traitement trop angélique pour toucher la réalité (et moi).
Le livre ne m'a pas permis d'appréhender ce qu'est être handicapé (aUn but louable pour un traitement trop angélique pour toucher la réalité (et moi).
Le livre ne m'a pas permis d'appréhender ce qu'est être handicapé (au-delà des clichés) ni comment fonctionne le village. L'histoire, à l'improbable et foudroyant rebondissement ne m'a pas emballé et en plus le dessin est assez moche....more
Krassinsky critique dresse une critique acerbe des religions monothéistes en tant que système d'oppression et d'aliénation. Un nouveau singe eu à peu,Krassinsky critique dresse une critique acerbe des religions monothéistes en tant que système d'oppression et d'aliénation. Un nouveau singe eu à peu, , il parvient à s'imposer auprès de ces esprits faibles et une foi toute nouvelle gagne leur coeur. Heureusement qu'il a choisi des singes pour mettre un peu de distance vu le radical de ses propos : les prophètes sont des hypocrites non croyant, obtenant le pouvoir par le biais de gesticulations enfièvrées et salamalecs incompréhensibles mais inspirés. On ne ressent pour les faibles d'esprits sentant naitre en eux une foi nouvelle que de la pitié. L'arrivée de la religion provoque guerre, assassinat et dégradation de la place des femmes pourtant déjà peu enviables. L'histoire n'est pas passionnante et utilisée uniquement comme support par l'auteur pour aligner ses critiques de la religion. Il faut dire que format BD n'est probablement pas le plus idoine pour un essai sur les religions, heureusement il nous permet de bénéficier de dessins très convaincants.
L'histoire d'un couple ordinaire depuis leur rencontre dans les années 1920 jusqu'à leur mort 50 ans plus tard. J'ai failli arrêter après quelques pagL'histoire d'un couple ordinaire depuis leur rencontre dans les années 1920 jusqu'à leur mort 50 ans plus tard. J'ai failli arrêter après quelques pages tant le dessin me rebutait mais je me suis accroché, à raison car on s'attache prodigieusement à ce couple dont les dialogues sonnent très justes. Difficile de ne pas reconnaitre un parent ou un oncle dans l'attitude face au changement, les commentaires politiques (plus ou moins éclairés), la prise d'indépendance de leur enfant ou l'attitude face aux marqueurs sociaux de la maman qui doute de l'intérêt des nationalisations et cherche avant tout à rester à sa place c-à-d pas premier Ministre mais surtout ne pas être assimilé à la working class. Ethel & Ernest ne sont pas des héros, des décideurs ou des intellectuels. Juste des gens ordinaires qui font de leur mieux. Ils subissent la guerre, les choix politiques et l'évolution des technologies. Ils s'enthousiasment parfois mais les morceaux de vie choisis sont principalement tristes, on ne les voit jamais avec des amis, faire la fête ou simplement vivre un moment heureux qui ne soit pas immédiatement nuancé (le V day avec le papa ayant perdu son fils, la naissance avec l'impossibilité d'avoir d'autres enfants, le job de prof du fils avec la colère de papa...). Une exception, les acquisitions d'objet. L'enthousiasme à l'égard du progrès technique est frappant : c'est un vrai marqueur de cette époque qui croyait dans un avenir meilleur grâce au confort apporté par la consommation et les progrès techniques. Le final est très émouvant.
Lu en anglais : Ethel [A propos de son fils] : "he's matricul-a-ted or something" Ernest : Is that good ? _Well, OF COURSE it's good _What does it mean ? _I don't know what it MEANS. It's not our place to know
Ernest : We'll own the coal soon. They're going to Nationalise it. Ethel : I bet we still have to pay for it _ Well 'course we'll have to pay for it _ So we won't own it then, will we. _ Well, um not exatly but it means the profit will go to the government instead of lining the pockets of the bosses. _ And then the government gives the money to us ? _ NO ! _ So what's the difference then ?...more
Shangri-la s'ouvre par la fin de l'histoire et le destin de notre héro. J'avoue ne toujours pas avoir compris l'intérêt de ces pages alors que je n'aiShangri-la s'ouvre par la fin de l'histoire et le destin de notre héro. J'avoue ne toujours pas avoir compris l'intérêt de ces pages alors que je n'ai pas compris les dernières pages tout court.
Dans un futur lointain la Terre est devenue inhabitable. Ce qui reste de l'humanité survit dans une station spatiale dirigée par une société unique. Non seulement Tianzhu a le monopole sur l'ensemble de la production de la colonie mais elle est également son gouvernement dictatorial. Une rébellion se prépare alors que dans le même temps des scientifiques jouent à Dieu et cherchent à créer une nouvelle espèce humaine, Homo Stellaris pour habiter Titan, un satellite de Saturne. Ils ont besoin pour cela d'anti-matière, pourquoi, comment je n'ai pas compris.
L'espace étant cruellement dépourvu de rom, d'arabe ou de juif, Tianzhu a créé des animoïdes. Ces souffres douleurs désignés sont les boucs émissaires contre lesquels la population peut se liguer et passer ses nerfs, au bureau ou au détour d'un couloir. Dans un parallèle pays occidentalisés VS pays du Sud on apprendra plus tard que certains animoïdes ont été manipulés génétiquement pour en faire de véritable animaux-outils et sont utilisés comme esclaves pour assurer la production d'objets pour la colonie. Le contrôle de la population par Tianzhu est en effet principalement assuré par la consommation (l'auteur dénonce !) et on calme les envies de révolte en précipitant des promotions (le porte gobelet est à -50%!) et la sortie de la nouvelle génération d'Iphone. Ces envies de consommation sont renforcées par une publicité recourant allègrement aux allusions sexuelles à base de corps féminins dénudés. La station regorge également d'incitations totalitaire & capitaliste : "Acheter, utiliser, acheter encore", "Travailler, dormir, travailler" etc...
On arrive au paradoxe majeur de cette BD. Les dialogues sont souvent d'un manichéisme gênant. Notre héro soumis au "Système" utilise des phrases à la finesse pachydermique du genre : "Si on juge pas les gens sur leur efficacité alors on les juge comment ?" on entend aussi pour dénoncer les réseaux sociaux "le monde entier a besoin d’entendre votre avis !" (sans le 2sd degré hein!). Pour autant il faut bien avouer que l'auteur creuse ses thèmes et parvient à une nuance auquel le format BD nous a peu habitué. On constate ainsi que les dirigeants de Tianzhu semble avoir comme objectif sincère de rendre heureux leurs concitoyens. De son côté le peuple adhère volontairement à cette société qui lui procure un indéniable confort même si c'est au prix d'une certaine servitude. Sans vraiment apporter de réponse, l'auteur s'interroge sur ce qu'est la "vraie" liberté. Le système est il réellement injuste alors que seule une minorité de rebelles souhaitent le renverser ? Et puisque la violence et le sang semblent indispensables à un changement de régime, tous les moyens sont ils justifiés par la fin ?
Si la transposition de problématiques actuelles sous une nouvelle forme dans le futur est un procédé classique de la Science Fiction on peut regretter que tout cela ne repose sur rien de crédible tant on peine à comprendre pourquoi Thianzu qui espionne et contrôle tous les habitants ne tue pas dans l'œuf la tentative d'insurrection.
Concernant le dessin, les visages sont laids et difficilement identifiables ce qui ajoute de la confusion à une histoire pourtant déjà dense. Les paysages dans des teintes jaunes, brunes et bleues sont par contre marquants, notamment dans des pleines pages cosmiques. L'immersion qu'ils permettent au sein de la station grâce à un impressionnant niveau de détail des seconds plans participe grandement à l'expérience de lecture. Nous sommes avec nos héros, oppressés dans cette boite de métal moche, ce que confirme la joie que m'a procuré la (seule?) bulle dans laquelle on voit enfin de l'herbe et du ciel.
La BD s'achève avec les homos Stellaris dont on découvre qu'il adore le logo de Thianzu comme un symbole divin. Un retour au commencement plein d'ironie puisque la société devenue Dieu avait interdit la religion dans la colonie.
Une BD pas exempt de défaut donc mais que je relirai avec plaisir et qui le mérite....more
Le Grand Méchant Renard ne va pas révolutionner la BD et n'en a pas l'intention mais il serait tout aussi injuste de ne pas reconnaitre le beaucoup deLe Grand Méchant Renard ne va pas révolutionner la BD et n'en a pas l'intention mais il serait tout aussi injuste de ne pas reconnaitre le beaucoup de talent nécessaire à sa création. Les codes classiques du conte sont retournés, les personnages attachants, le dessin caricatural très expressif, les rebondissements font mouche, c'est cro-mignon tout plein et drôle tout du long. Une belle réussite qui émeut et donne le sourire. ...more
La littérature est constamment présente dans les 236 pages de ce roman graphique. Papa est prof de français (anglais) comme maman, l'autrice suit des La littérature est constamment présente dans les 236 pages de ce roman graphique. Papa est prof de français (anglais) comme maman, l'autrice suit des études littéraire et les références aux grands auteurs et classiques sont légions. Cela va même plus loin puisque Alison Bechdel (oui, oui la même que le test) développe des parallèles entre son histoire et certaines œuvres (Ulysse, Catcher in the Rye et surtout A la recherche du temps perdu).
Je me suis retrouvé dans la relation avec son père et notamment notre propension (est-ce universel ?) à se rappeler les mauvais moments plutôt que les bons (être forcé à porter certains vêtements, respecter une rigueur militaire...).
Fun Home est à la fois la tentative de l'autrice de comprendre sa propre enfance mais aussi la vie et à la mort de son père. Une quête d'acceptation de soi-même en tant que femme et homosexuelle et la description d'un homme, son père qui n'a jamais eu ce luxe.
Fun Home (court pour Funeral Home) est tout sauf fun mais j'ai apprécié ma lecture. Je n'ai pas dévorée la BD ni n'ai été bouleversé (malgré la beauté de la dernière bulle) pourtant, quelques semaines après l'avoir refermé, il me reste encore en mémoire.
NB : indirectement Fun Home met aussi en valeur la pratique du journal intime. Celui de l'autrice lui permet de jalonner ses souvenirs sur une ligne de temps définie alors que les miens, largement flous et malléables se baladent sans accroche entre mes 7 & 16 ans....more
Le dessin symbolisé par la couverture est sublime. Le coup de crayon est très propre, la finesse des détails impressionnantes, les tons sombres sont pLe dessin symbolisé par la couverture est sublime. Le coup de crayon est très propre, la finesse des détails impressionnantes, les tons sombres sont parsemées de gouttes de couleurs: carmin, vertes ou bleues et encadrés par des frises travaillées qui renforcent le style oriental.
L'histoire s'attache au destin d'une fillette et d'un ex-soldat musicien en exil d'un pays en guerre non nommé afin d'insister sur l'universalité du drame qui se joue. Le thème a été traité à de nombreuses reprises plutôt sous une forme autobiographique mais à ma connaissance ce n'est pas le cas ici. Ceci explique pourquoi cette fiction m'a peu émue. J'ai notamment trouvé les dialogues très sur-écris et ai même été gêné par une narration se voulant poétique mais ne résonnant chez moi qu'emphatique, voir lourdingue : "Dieu, si tu existes ? Je t'avoue que je ne suis plus sûre... Comment peux-tu accepter tout le sang versé ? Comment le ciel et la mer parviennent à rester bleus ?" S'y ajoute une multitude de citations dont le sens m'aura souvent échappées "Mon ami, mon frère, si toi tu ne brûles pas, si moi je ne brûles pas, qui éclairera la route ?"
Un livre qui dénonce et donne l'occasion à ses lecteurs de s'indigner et aimer se voir et se sentir s'indigner. De s'entendre dire : "mon dieu quelle horreur, plus jamais ça !" avant de refermer le livre et de se faire chauffer un thé. Une expérience esthétique à laquelle il m'a manqué du corps, du texte pour adhérer....more
La Favorite commence comme un récit d'enfant maltraité avant qu'au tiers de l'ouvrage nous découvrions que Constance est en fait un garçon. Je ne l'aiLa Favorite commence comme un récit d'enfant maltraité avant qu'au tiers de l'ouvrage nous découvrions que Constance est en fait un garçon. Je ne l'ai pas du tout venu venir et malheureusement la BD ne parviendra pas à recréer un moment d'une telle intensité...more
Un récit de chevalerie moderne, de trésor, de magie et d'égalité entre les hommes (et les femmes).
Je ne retiendrais probablement que la forme de cetteUn récit de chevalerie moderne, de trésor, de magie et d'égalité entre les hommes (et les femmes).
Je ne retiendrais probablement que la forme de cette BD : le format s'en donne les moyens : le livre est imposant (1,6kg) et les cases massives. L'auteur n'hésite en plus pas à les fusionner voir à s'autoriser des tableaux en pleine et double page dans lesquelles les couleurs bariolées contribuent à l'onirisme d'un dessin fantasmé, presque poétique. C'est pas forcément ma came mais il faut reconnaitre que ça a de la personnalité et de la gueule.
Sur le fond cela manque de robustesse, de contenu, de chair. On ne comprend pas bien pourquoi, entre deux opus, notre héroïne Jeanne d'Arcesque douée de visions révolutionnaires (qu'on expliquera jamais) et de malaises fréquents (dont on ne saura pas davantage l'origine), d'abord héraut d'un peuple opprimé se transforme en chef de guerre indifférent aux sorts de ses soldats ni pourquoi elle retrouve ses idéaux humanistes juste avant de périr... Malgré les plus de 400 pages (!) les personnages ont trop peu de dialogues pour vraiment exister et créer de l'attachement. Les pages se tournent vite, par manque de texte mais aussi par manque d'intérêt. Je ne comprend pas notamment pourquoi le tome 2 consacre autant de pages à des batailles sans intérêt. Et quand on découvre enfin le fameux texte de l'âge d'or, sa fadeur est presque gênante. La BD prétend traiter de "liberté, égalité, sororité" mais c'est trop léger et naïf pour vraiment impacter. Les différents groupes : sœurs recluses, peuple qui subit, indépendantistes qui révolutionnent et s'autonomisent, méchants-monarchistent qui cherchent à maintenir leur pouvoir, ont trop peu d'interactions et sont trop superficiellement décrit pour vraiment nous impliquer ou nous laisser un souvenir....more
L'accident de chasse m'a complètement happé à l'exception de passages tirés de La Divine comédie de Dante que j'ai trouvé un poil ardu mais "la littérL'accident de chasse m'a complètement happé à l'exception de passages tirés de La Divine comédie de Dante que j'ai trouvé un poil ardu mais "la littérature sous sa meilleure forme est toujours un dialogue". Le scénario m'a captivé du début à la fin mélangeant le glauque d'un fait divers à de multiples références culturelles sous fond de quête de rédemption et de cécité. Je me suis tout de suite attaché aux personnages originaux et nuancés et ai vécu avec eux d'intenses émotions. Quant à la beauté graphique de l'œuvre, elle permet de se propulser d'emblée dans l'histoire avant de régulièrement surprendre par un foisonnement d'idées qui m'a fait photographier ses planches....more
J'ai assisté à un lever de soleil au sommet d'un volcan après une ascension de nuit mais je connais mal l'alpinisme, cela n'a en rien gâché ma lectureJ'ai assisté à un lever de soleil au sommet d'un volcan après une ascension de nuit mais je connais mal l'alpinisme, cela n'a en rien gâché ma lecture d'Ailefroide.
Je n'ai appris qu'après sa lecture qu'il s'agissait d'une BD autobiographique et suis encore plus surpris par son manichéisme. Les personnages secondaires sont ainsi des caricatures aussi creuses qu'improbables. En fait on ne comprend pas pourquoi une œuvre si réaliste est traversée de séquences pour enfants. La rencontre avec le gardien de refuge (qui les insulte et leur jette une poêle sans raison !) parait presque nuancée une fois rencontré un prof de dessin et un proviseur qui semblent plus dénué d'humanité qu'un robot. La confrontation avec Jean-Marc et sa mère semble presque parodique tant tout est forcé. La fouille des vestiaires qui fini par un rire général au dépend du proviseur, grotesque.
A l'inverse tout au long du récit JM s'offre systématiquement le beau rôle. Dès les premières pages afin de bien appuyer ses goûts distingués on voit sa mère lui reprocher de "rester enfermé dans les musées toute la journée !" Surprenant qu'un ado soit mono maniaque des musées, plus encore qu'une mère y trouve matière à blâmer son enfant... L'autopromotion perpétuelle de l'auteur me l'a rendu de plus en plus antipathique au fil de la lecture. Qui lors de sa première sortie s'intronise "chef de la bouffe" car son pote pourtant bien plus expérimenté n'a pu s'empêcher de bouffer les gâteaux ? Qui tout juste adolescent doit hurler sur sa mère qui ne respecte pas les consignes de sécurité en montagne ? Qui choque par son esprit libre des institutions éducatives archaïques et, tout juste adolescent en ridiculise les acteurs (cf. plus haut) ? Qui prévient Sempe que ça va pleuvoir dans le col du Vallon ? Puis gueule pour le forcer à redescendre ? Qui devient rapidement le leader de sa cordée ? Qui avait raison de vouloir contourner les cables pour aller au refuge ? Qui cite Soutine arrivé en haut d'un col ? Qui envoie deux pains bien virils dans la gueule d'un mec qui l'a bousculé ? Qui prévient Laroche qu'il va pleuvoir ? Qui prévient Laroche qu'ils sont trop tard et que ça va caillaisser ? Qui a des reflexes de Spider man et lui sauve la vie en parvenant à lancer une corde autour d'un bequet alors qu'il chute ? Qui sauve une nouvelle vie, celle de Chardin en l'évitant dans sa chute ? A l'inverse Jean Marc ne sera jamais sauvé par ses camarades et ne semble jamais témoin d'une bonne action, idée ou décision de leur part. Même Tintin a parfois besoin de l'aide de Haddock et Milou. Pas Jean Marc. Je reformule pour les plus millénials: Même Superman a parfois besoin de l'aide de Batman. Pas le super-héros qui écrit son histoire.
Même lorsque ses actions sont indéfendables, la montée du râteau de nuit en solo, il s'attribue le dernier mot.
La BD documente bien à quel point la montagne est un univers masculin et même viriliste, le portrait qu'il fait des femmes est assez terrible: elles sont soient absentes soient passives. J'ai d'ailleurs trouvé assez hypocrite que l'auteur dédit à sa mère une BD dans laquelle il ne la met pas en valeur UNE seule fois. Il n'y avait aucune occasion de rendre hommage à une veuve qui a réussi à élever seul son fils ?
Les dialogues sont assez rares mais sonnent souvent justes à l'exception des recherches d’humour qui tombent souvent à plat (qui dit ? « haha sacré Rochette! »).
En me relisant je suis surpris d'être aussi critique car j'ai lu Ailefroide d'une traite, avec un réel plaisir. J'ai aimé découvrir l'alpinisme en même temps que Rochette dans une entame de BD très pédagogique. Je me suis attaché à l’amitié naissante entre Sempé et Jean-Marc. J'ai ressenti la beauté des sommets magnifiés par les efforts nécessaires à leur conquête, le bonheur et la quiétude des cimes à l'aube. La camaraderie de l'alpinisme. J'ai par contre toujours été circonspect dans l'admiration des Légendes auxquels l'auteur rend hommage et cet ouvrage hagiographique ne fait que renforcer mon sentiment de prudence.
Le dessin au trait charbonneux est un régal d'un bout à l'autre du récit, aussi émouvant dans le visage de JM qui apprend que "fini la grimpe" qu'au sommet du col de la temple ou sur la voie du Verdon
La planche finale est une très belle conclusion...more
Une uchronie de 700 pages en trois tomes bluffant de maitrise narrative et de talent.
Le scénario constitué de nombreux personnages et arcs scénaristiUne uchronie de 700 pages en trois tomes bluffant de maitrise narrative et de talent.
Le scénario constitué de nombreux personnages et arcs scénaristiques à la fois autonomes et imbriqués impressionnent et donnent ses lettres de noblesse au terme de roman graphique. Dommage que cette narration soit rythmée comme une série TV Netflix : on use et abuse (parfois d'une planche à l'autre !) des coupes permettant de passer d'une sous intrigue à une autre. Cela fait de cette BD un incontestable "page-turner" mais la rend inutilement saucissonnée. Vu la complexité de l'oeuvre pas certain qu'on avait besoin de cette "astuce" surexploitée. Le suspense est également bien tenu tout au long de l'histoire avec un dénouement osé (car pacifique !) à la hauteur des attentes. Même si il devient plus courant dans les productions actuelles il faut également saluer la prise de risques d'éliminer d'Atlas d'éliminer certains de ses personnages principaux.
Le final est assez surprenant politiquement, on voit pas bien comment notre héro ne peut être conscient des limites de sa "solution" qui consiste à équiper des milices privées de kalachnikov pour nettoyer le banditisme.
Le Dernier Atlas met principalement en lumière Nantes mais dans son objectif (conscient ou non) de viser un public aussi large que possible la BD convoque toutes les minorités possibles. Ce côté "citoyen du monde" forcé m'a un poil gavé mais rien de rédhibitoire. Même chose pour le dessin que je n'ai pas trouvé extraordinaire. Toutes ces critiques s'effacent néanmoins devant l'écriture : Le Dernier Atlas est trop bien construit, trop original et les personnages trop attachants pour ne pas se laisser emporter. ...more
23:50 le jeudi 07 juillet 2022, claqué de ma semaine, je m'allonge. Sauf que j'ai fini mon livre et traine sur l'étagère près de mon lit : "Le Patient23:50 le jeudi 07 juillet 2022, claqué de ma semaine, je m'allonge. Sauf que j'ai fini mon livre et traine sur l'étagère près de mon lit : "Le Patient". Je m'en empare et commence à faire défiler les pages jusqu'à 02:30 du matin, ce qui n'était pas prévu. Ce que je n'ai pas regretté.
Le dessin est aussi fade et impersonnel que "Ces jours qui disparaissent" du même auteur. A mon sens il gagnerait à consacrer plus de temps sur chaque case tout en en diminuant le nombre car on est tellement proche d'un storyboard de cinéma que je me suis surpris à quasiment "sauter" des bulles vide de texte qui n'apportaient rien narrativement et ne proposaient rien visuellement.
Les personnages sont peu originaux et nuancés : élevés dans une famille de cassos, notre héro transclasse en devenir est harcelé par ses camarades et se réfugie dans les livres pendant que la bourgeoise psychologue fini ses journées en se délassant dans sa piscine entourée d'objets d'arts. Le gamin de 15 ans parait également d'une maturité assez invraisemblable (discours sur X à attirer dans le lit). Je suis également toujours ravis de lire une critique de la reproduction sociale même si notre Bourdieu en herbe n'est pas d'une extraordinaire finesse. J'ai également trouvé très juste la scène de ventriloquie "bureau d'accueil" VS "discussion psy / médecin".
La grande force du récit est son suspense, les enjeux m'ont tous impliqué davantage dans le récit : l'auteur du crime bien sûr mais également les destins des autres patients, l'existence de l'ombre noire (ou la paralysie du sommeil), la libido de la mamie, l'histoire d'amour de la médecin ou la l'émoi sexuel provoqué à la psy par notre héro (même si on voit mal ce qu'un corps atrophié par 6ans de coma peut bien éveiller comme désir).
Le twist ending produit l'effet recherché mais en y réfléchissant, il ne me parait pas vraiment crédible....more
Une expérience singulière dont l'indéniable grâce ploie sous le poids des récompenses et critiques dithyrambiques qu'elle a suscité. Polina dégage en 2Une expérience singulière dont l'indéniable grâce ploie sous le poids des récompenses et critiques dithyrambiques qu'elle a suscité. Polina dégage en 200 pages une poésie et une douceur qui tranche avec la charge émotionnelle de son héroïne.
Le dessin est tout à fait singulier et l'intérêt principal de l'ouvrage. Le trait clair en noir gris blanc est épuré, non finalisé même. L'auteur ne dessine pas forcement tous les composants d'un visage (les yeux) ou des corps. C'est très beau.
On s'attache très vite à Polina mais l'histoire m'a paru trop peu originale pour m'impliquer émotionnellement. Elle prend corps dans un univers de la danse qui jamais ne s'éloigne des clichés (la compétition, la difficulté de traduire en mot la subjectivité des appréciations, la pureté de l'art expérimental vs comédie musicale) et des dialogues typique de la masturbation intellectuelle stérile du milieu : "Quand je t'ai vue danser, je me suis rendu compte que tu faisais passer beaucoup d'émotions de manière très simple. On comprend tout, il suffit de te regarder." Le manque d'émotion est également dû à un réalisme qui m'a paru limité : l'entorse de cheville par exemple n'est crédible ni dans son déroulement ni sa rééducation. Pas certain que l'auteur connaisse vraiment la danse classique ou ait jamais mis les pieds dans un conservatoire. Enfin le manque d'ambition du dénouement (forcément une success story) m'a pas mal déçu.
Je ne regrette néanmoins pas ma lecture et garderai quelques beaux moments: Polina qui attend seule le résultat de son audition assise dans le couloir, la planche 49 dans laquelle son visage n'est dessiné qu'à la dernière case lorsqu'elle comprend la leçon de son prof, la mise en abîme lorsque Polina voit une autre fille plus jeune jurer qu'elle ne dansera plus à cause de Bojinski, la révélation du visage de Bojinski et le retour de Polina avec les gamines qui l'adulent....more
Un passionnant thriller psychologique nourrit de fantastique et Science Fiction.
Sans me rebuter, le dessin ne m'a pas exalté: les cou- Spoiler ahead -
Un passionnant thriller psychologique nourrit de fantastique et Science Fiction.
Sans me rebuter, le dessin ne m'a pas exalté: les couleurs sont trop pastels, les expressions de visage trop candide et le trait en ligne clair est trop "mangaïsant", propre, ordinateur et impersonnel pour moi. Mais l'histoire m'a donné une vraie claque.
Le récit s'axe autour de la mort de l'enfance/adulescence et excelle dans sa capacité à nous faire ressentir le temps qui passe sous ses deux antinomiques composantes: à la fois cette pression d'une course contre la montre ("faire chaque jour exceptionnel") mais aussi sa douce nostalgie ("on a pas vu ce ragondin albinos depuis 6 ans"). Dans les deux cas c'est la marche inéluctable du temps qui prend au cœur.
L'introduction est assez insignifiante avec ses artistes gauchistes moralisateurs mais le talent narratif de l'auteur se déploie progressivement avec une impressionnante inventivité couplée d'une justesse et d'une nuance dans les dialogues et situations qui ont provoqué chez moi une émotion aussi inattendue que bienvenue. Cela fait tellement de bien d'être pris et surpris par une belle histoire.
La façon dont les deux consciences s'appréhendent l'une et l'autre est très bien amenée et l'auteur a l'intelligence d'éviter les insupportables situations quiproquos qui sont le lot habituel de ce type de scenario (je garde le secret pour moi sans raison jusqu'à ce que après X situations sensée-être-drôle-mais-en-fait-non, enfin la vérité éclate ).
Le rebondissement de la séance chez le psy m'a bluffé et remet en cause la vision autocentrée du bien et du mal de notre héro que j'avais néanmoins questionné dès l'apparition des premiers symptômes.
De la même façon, j'ai beaucoup aimé la fin non manichéenne dans laquelle l'un des membres de la troupe est devenu une star mais l'autre est devenu un vigile divorcé et dont l'amitié qui le liait au dernier membre (qui vit seul "des aides de l'Etat" avec son chien) s'est étiolé jusqu'à mourir.
Un petit bémol tout de même sur cette mode (mercantile sous couvert d'inclusion) du "tout sociétal" puisque l'auteur accumule jusqu'à l'excès les minorités (une femme militaire, une ronde, une lesbienne, des gays, un trouple et même une futuriste femme à barbe). Mais rassurez vous, notre héro reste un BG blond et musclé :)
Le final m'a semblé suffisamment ouvert pour donner lieu à de multiples interprétations qui évitent aussi bien une fin amer qu'un sirupeux happy end. Un peu comme la vie finalement.
Une BD qui reste en tête longtemps après sa lecture, marque de sa qualité...more
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